L’OMS focalise sur la vape pour sa prochaine Journée mondiale sans tabac
C’est officiel, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a annoncé le prochain thème de la Journée mondiale sans tabac. Celle-ci aura lieu le 31 mars 2025 et aura pour thème « Dévoiler l’attractivité : exposer les tactiques de l’industrie du tabac et des produits à la nicotine ». Dans son communiqué de presse, l’agence spécialisée de l’ONU sur la santé publique va plus loin puisqu’elle explique que la campagne de 2025 portera sur la dénonciation des tactiques des industries pour rendre attractifs leurs produits dangereux. Oui, vous avez bien lu.
La Journée mondiale sans tabac va-t-elle se muer une journée contre la vape ? On n’en est pas loin. Car dans ce qu’elle cite, l’OMS ne focalise pas sur le tabac, qu’il soit vendu sous la forme de cigarettes ou de tabac à rouler, mais bien sur les produits nicotinés. Et clairement, elle vise les cigarettes électroniques.
Évidemment, nous sommes tout à fait conscient(e)s que le marché de la vape comporte des dérives potentiellement dangereuses pour les jeunes, qui ont tendance à essayer tout et n’importe quoi par effet de mode. Quand on lit les tactiques pernicieuses citées par l’OMS, comme les packagings attractifs et l’utilisation de personnages au style cartoon que les enfants trouvent amusants, on peut comprendre le point de vue de l’agence, qui s’inquiète de l’addiction à la nicotine des générations futures.
Mais là où le bât blesse, c’est qu’elle met la vape et le tabac dans le même panier… Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que l'OMS traite la cigarette électronique comme le tabac
Les demandes de l’OMS concernant la vape
On ne vous refait pas le speech complet visant à démontrer que le tabac est bien plus dangereux que la vape. Retenez juste que le nombre de substances chimiques contenues dans la fumée de cigarettes est de 4000, dont 70 au moins sont cancérigènes selon le site de Santé publique France. Les cigarettes émettent du monoxyde de carbone et des goudrons, hautement cancérigènes, qui se retrouvent dans le corps des fumeurs et fumeuses.
La cigarette électronique, elle, ne contient pas ces deux substances. L’OMS le rappelle, la vape n’est pas sans danger et il est « trop tôt pour avoir une idée précise des conséquences à long terme de l’utilisation de ces produits ou de l’exposition à ces produits ». Ceci est indéniable. Toutefois, la cigarette électronique a réussi là où bien d’autres méthodes ont échoué chez de nombreuses personnes qui étaient accro au tabac et qui n’arrivaient pas du tout à décrocher.
Faire en sorte que les jeunes soient protégés est tout à fait normal, de même que le fait de décourager les non-fumeurs à ne pas se mettre à vapoter ou utiliser tout autre type de produit nicotiné comme le snus ou les pouches de nicotine. Néanmoins, demander l’interdiction des saveurs des produits pour le vapotage va trop loin à notre sens. Comment répondre aux besoins des fumeurs et fumeuses qui ont du mal à arrêter le tabac en conservant le goût du tabac, qui chez certain(e)s leur donne envie de recommencer à fumer ?
Tout le monde est différent et si chez certaines personnes le fait d’avoir des e-liquides au goût de tabac, les classics, fonctionne, chez d’autres ce n’est pas le cas et avoir des e-liquides aux fruits ou avec des saveurs sucrées leur permet de rompre avec le tabac une bonne fois pour toutes.
La cigarette électronique reste une méthode d’arrêt du tabac efficace pour beaucoup, même si les méthodes traditionnelles comme les patchs et la thérapie comportementale et cognitive sont recommandées en premier lieu pour essayer d’arrêter de fumer.
Bien sûr, il ne faut jamais essayer la cigarette électronique si on n’est pas dépendant(e) à la nicotine. Et même si c’est le cas, elle reste interdite aux mineurs !
Note : l’illustration de couverture est issue d’une photo utilisée dans le communiqué de l’OMS et a été prise lors d’un événement par Antoine Tardy, membre de l’agence de santé.
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